Chant lyrique avec Gérard Legeland, Valery Imbernon, Jean-Paul Bernhardt : Caldara, Haendel, Schubert, Franck

Nous sommes habitués aux surprises. Comment improviser un remplacement en moins d’une semaine ? Jean-Paul et ses amis en sont capables et nous le montrent unes fois de plus.

Suite à la défection de Jean-Marie Citerne pour cause de maladie, nous avons eu la chance d’assister à un concert d’exception. Bon rétablissement à lui, mais nous ne sommes pas trop malheureux.

Sur la base de deux répétitions, Gérard et Valery ont produit un concert magnifique auquel ils ont convié Jean-Paul pour former un duo vocal de grande tenue. Ils ont exécuté  le Panis Angelicus de César Franck et l’Ave Maria de J. Haag en deux duos célestes, pleins de douceur et de simplicité. Quelles belles voix, elles s’accordent magnifiquement.

Noël est encore loin, nous étions dans l’atmosphère, mais avec beaucoup de légèreté et de naturel.  Et si « Le pain des anges devient le pain des hommes », c’est en toute simplicité.

Car en effet, façonnée par nos élégants musiciens, cette soirée fût surtout une belle rencontre entre amis réunis par le plaisir de la musique et pour la joie qu’ils ont su nous donner avec grande simplicité. C’est le signe des grandes âmes et nous les en remercions.

Sans solennité dans leur conduite, ils étaient vêtus impeccablement et sagement, pantalon noir et chemise blanche, comme pour une fête officielle mais sans être ni guindés ni rigides.

Au contraire, de petits rires malicieux, une connivence presque juvénile, traversaient leur apparence d’enfants sages. Dans l’entourage de cette grande musique, l’atmosphère un peu espiègle était un régal.

Une musique proche de l’opéra, une émotion vibrante qui parle avec le cœur et l’âme, le sentiment et la passion, le désir et l’amour, ce trop plein de sentiment reste sur la frontière des belles manières qui font la noblesse de l’homme.

La voix perlée de Gérard s’entend parfaitement avec le velours soyeux des inflexions de Jean-Paul.

Le grand piano fut sagement conduit par Valery dans les mélodies d’accompagnement comme dans les trois pièces très classiques, de Mozart avec sa fantaisie en ré mol, Bach avec le clavier bien tempéré BWV853 et Debussy dans un Petit nègre alerte et joyeux. Une belle musique interprétée avec assurance et sérénité, avec élégance et délicatesse.

Dans les passions les plus fondamentales, auteurs et interprètes nous ont conduit vers la joie et le rêve parfait.