Hommage à Poulenc – Nadia, Linh et Dimitri - Flûte et Piano

Proposé par la famille Bernhardt au complet, père, fille et petite fille, le concert d’aujourd’hui est très original. En effet cette musique du XIXeme et XXeme siècle sort des habitudes. Elle est plus moderne, très joyeuse, pleine d’envolées lyriques. Elle est faite de rencontres et d’histoires auxquelles nos artistes rendent un véritable hommage, avec la complicité de Jean Paul.

Depuis 15 ans, Nadia participe au festival d’été de Laboule. Sa fille, du haut de ses huit ans, devient elle aussi une fidèle !

Avec l’ensemble baroque de Laboule, en duo avec son papa, avec André Sayasov et maintenant Dimitri Gélas, Nadia nous montre une évolution notable de son parcours. La difficulté des œuvres d’aujourd’hui, ne semble pas lui faire peur. Elle a du beaucoup travailler pour en arriver là ! Francis Poulenc est un auteur qu’il faut apprivoiser…

Dimitri est un pianiste du conservatoire de Montélimar venu déjà plusieurs fois nous régaler de son jeu brillant et simple.

Le programme s’ouvre avec une fantaisie élégante sur un thème de Rossini, arrangée pour flûte et piano par J. Remusat et A. Leduc, « La Cenerentola ». Le piano accompagne la flûte dans une collaboration attentive. Leurs jeux se complètent et se répondent avec éclat. Le Staccata, une fantaisie de Wilhelm Popp, ouvre une autre variante de la virtuosité de nos interprètes.

Mais c’est avec Poulenc que le voyage musical s’impose. Dimitri nous met dans le ton avec deux des trois « mouvements perpétuels ». Ils furent créés dans un atelier de Montparnasse où étaient présents des membres du groupe des six et les peintres Braque, Modigliani et Picasso. La production artistique d’alors associe les Arts, qu’ils soient graphiques ou musicaux, du monde de la scène ou de la mode.

Ainsi, après une sonate pour flûte et piano, jouée dans un duo plein d’émotion, c’est la surprise promise par Jean Paul, qui met en scène la jeune Linh, pour une « valse des musiques de soie ».

Jean Paul explique que Pierre Balmain avait commandé au  « Groupe des six », Georges Auric, Louis Durey, Germaine Tailleferre, Francis Poulenc, Darius Milhaud et Arthur Honneger, une pièce courte en accompagnement d’un défilé de mode parisien.

Le peintre Richard Chanlaire, intime de Poulenc, a illustré la pièce d’un dessin montrant la partition de son ami. C’était à l’origine un carré de soie porté par les mannequins du défilé de 1951.

Il a été reproduit aujourd’hui sur le t-shirt que porte Linh. Une vraie première mondiale se joue devant nous comme un conte lumineux, une douce et charmante surprise. Linh s’installe pour un quatre mains transcrit par Dimitri. Ses petites mains se lèvent en rythme pour distiller sans détour une mélodie délicate accompagnée par le professionnalisme de Dimitri. Les bravos fusent avec ardeur !

Solo de flûte avec « un joueur qui berce les ruines » puis avec le piano joué sur les cordes, la « harpe éolienne » de H. Couell et c’est déjà la fin du récital avec la ballade Op288 de C.Reinecke.

Des tonalités rayonnantes qui s’accordent avec un témoignage musical très familial.

Nos musiciens savent nous avoir régalé. Les applaudissements s’envolent sous les voûtes. L’apéritif traditionnel peut clôturer la représentation. Il se murmure que l’année prochaine sera dédiée à Mozart !