Recital de piano – Andrei Sayasov – Mozart-Franck-Liszt-Weber

Jean-Paul présente le concert mais fait surtout le tour des années passées où Andrei est venu.

Andrei est un des premiers pianistes de la longue série des concerts. C’est un habitué de Laboule.

En 2007, il était déjà venu faire virevolter ses mains agiles sur le petit piano droit relégué aujourd’hui dans le bar de la maison Maria.

Andrei nous a donné de nombreux autres récitals, mais c’est avec lui qu’a germé l’idée d’un vrai piano de concert. C’est en 2009 avec les « Tableaux d’une exposition » de Moussorgski qu’il a eu l’occasion de l’inaugurer.

Quelques années plus tard, il fallut trouver des remplaçants  à la dernière minute pour jouer le concerto pour piano en La Majeur de Mozart. L’orchestre prévu comprenait altiste et violoncelliste des Pays-Bas qui ont du rentrer d’urgence pour des raisons de santé ! Alors Jean-Paul se souvient. Au pied levé,  une  flûte remplaça le 1^er violon. Un 2eme violon fût trouvé. L’alto se transforma en guitare et un orgue fit office de violoncelle… André pu jouer ainsi le concerto sur notre beau Bechstein.

Ce soir, c’est aussi à la dernière minute qu’Isabelle sera sollicitée pour tourner les pages du pianiste. Il jouera la sonate en La mineur de Mozart puis le Prélude, Fugue et Variations de César Franck, la Consolation de List et l’Invitation à la valse de Weber.

L’église est comble aujourd’hui encore. Pas étonnant avec la renommée d’Andrei. Il commence son programme avec sérénité. La force de son interprétation est portée par le clavier qui n’a qu’a bien se tenir.

Le public est attentif. Les applaudissements attendent sagement la fin de cette longue sonate. Ils se manifesteront pour chaque pièce avec chaleur et enthousiasme.

Car en effet les spectateurs sont impressionnés comme chaque fois par la technique et le jeu incisif et vif.

Andrei est une balle. Il dévale une pente chargée d’un message, une mélodie talentueuse et puissante. Le choix de ce programme en est la preuve. 

Andrei est empli de sa musique, baigné par une résolution qu’il propulse avec véhémence. Ses accords sont plaqués avec énergie. Tantôt ils tourmentent, tantôt ils charment.  Le chant est toujours contrasté, saisissant, séducteur.

Après l’intervention habituelle de Jean-Paul qui nous annonce la suite des concerts, le bis, une pièce de Bach sera joué dans la même énergie. Une mécanique bien arrangée.

Le récital se termine sous les applaudissements d’une assemblée portée par cette détermination.

Andrei Sayasov est né en Suisse où il revient après une scolarité en Allemagne. Il a eu l'occasion de suivre les cours de professeurs renommés tel Peter Feuchtwanger ou Edith Picht-Axenfeld. Il est devenu en 2001 le disciple et l’assistant du maître français d’origine italienne décédé en 2015, Aldo Ciccolini.

Andrei a obtenu plusieurs prix nationaux et internationaux, mais plutôt insensible au parcours des concours, il préfère jouer pour un public intéressé afin de transmettre le message de la musique.