Récital de Piano Joanna Goodale

En ce premier samedi véritablement estival, la foule se presse pour un concert attendu : la prestation boularaine annuelle de Joanna Goodale. Le programme, construit comme un hommage au musicien Alain Kremski, est une invitation aux voyages.

Voyage temporel tout d’abord : le concert parcourt les œuvres de trois compositeurs qui ont marqué la musique, à leur façon. Sainte Hildegarde de Bingen, qui fut la première compositrice de l’Histoire. Georges Gurdjieff, passionné par l’occultisme, aventurier et compositeur arménien dont le père était barde, et dont la vie même reste un mystère.

Philip Glass, enfin, un des compositeurs les plus influents de la fin du XXe siècle, pionnier de la musique minimaliste – à propos de laquelle je vous recommande la découverte du morceau In C, composé par Terry Riley.

Voyage de par le monde, ensuite : la loopstation, les percussions mises au service de son instrument, et les mélodies orientalistes poussent les portes et nous mènent « ailleurs », tout en lui permettant d’explorer et d’épuiser les possibles du piano.

Le silence entre chaque pièce donne une impression de continuité entre toutes les œuvres du programme, un enchaînement musical vertueux et virtuose. C’est l’ultime voyage que propose Joanna : au-delà du réel, par le mouvement méditatif des boucles mélodiques, le spectateur est pris dans une forme de transe.

 Les rappels, réclamés par de chauds applaudissements, rappellent d’autres concerts de la soliste : une pièce issue de son album Bach-Soufi, et un prélude de Bach, en aperçu de son prochain concert.

 À la sortie de l’église, transis de musique, nous refermons la porte de ces voyages… En attendant les prochains !

Helene